Retour sur un raid d'anthologie
Les high land corrèzien, voilà comment on pourrait appeler cette sortie tant les paysages ressemblent parfois à l’écosse avec ses couleurs sombres et contrastées : le noir des nuages d’orages, percés de quelques rayons de soleil, illuminent les collines vertes , comme sur les terres brûlées du conémara de Michel Sardou
Quand ricou m’a proposé cette sortie, organisée par éric, j’ai de suite accepté :
Connaissant un peu le personnage pour l’avoir croisé quelques fois sur des randos ou trails (les feuilles mortes , la st michéloise, le trail de l’acqueduc, le roc quercynois…) j’ai compris qu’on avait la même conception du VTT et je ne me suis pas trompé
Le départ était donné à 8h15 à brive, pour une session épique, avec, comme objectif de boucler si possible, une reco d’un solide raid « privé » prévu un peu plus tard dans l’année (avec balisage et ravito siouplé)
La couleur est annoncée : D+ compris entre 3300 et 3600 m pour un ride technique de 70 km mini
Nous voila donc parti, sous le soleil, avec 8 ° à peine, direction la plaine des jeux de malemort histoire de s’échauffer : on sort de la ville par quelque lotissement aux grosses barraques, puis on enquille une sente de singlar le long d’un grillage et les hostilités sont lancées, on ne verra plus guère de goudron, à part lors de quelque liaisons inévitables.
On commence par perdre ricou au bout de 8 km: le gaillard a loupé un carrefour et est parti tout droit sous le viaduc de la rocade nord
Après quelques hurlements primaires dans les bois, on le voit remonter un travers, le vélo sur le dos : c’est bon on peut repartir et franchir, par une buse peu avenante la rocade nord de brive, à l’issue d’une descente très raide dans les sous bois
Direction, les sauliéres, haut lieu du vtt autour de brive, là je connais un peu bien qu’Eric me fasse découvrir « ses »traces qu’il a ouvertes « himself » peu de temps avant, excusez du peu, nous allons rouler comme ça, sur de nombreux sentiers fait main par le monsieur : respect
C’est un festival de sentes ludico techniques
Le terrain est a peu prés drainé on peut se faire plaisir sans trop se salir : de la balle !
Les côtes sont raides et longues, mais ce qui s’en suit est fabuleux et la récompense est à la hauteur de l’effort
Je redécouvre, moi briviste, ma région sous un angle inconnu
Arrêt casse croûte à st hilaire peyroux, (12° :pas le vin, l’air) puis c’est reparti pour un festival de single track techniques avec franchissement de gué et coup de cul parfois court, parfois trééééés long
Comme ça jusqu’à la palombière qui domine toute la vallée de la corrèze : superbe site
S’en suit une des descentes dantesque du ride, un départ façon « granit montana » virevoltant sous les sapins, avec aiguilles au sol, virages relevés et tutti quanti, pur bonheur, puis changement de terrain ensuite, avec du cailloux (granit), des marches et des dévers, jusque dans le fond du trou : 300 m de D- qu’il va falloir regagner pour atteindre « le tir au vol » : promontoire rocheux, très escarpé avec vu dominante (300m de D+ d’un trait) puis redescente interminable dans le trou sur sentier « handmade by éric » puis remontée de 300 m ( pas de long …mais de haut :-))
Une fois la grosse côte gravie, nous rejoignons cornil, pause barre de céréals et jaja, puis aubazine et le puy de pauliac
La crépine du camel bak suce les cailloux, va falloir faire le plein
Ca fait déjà 5h que nous roulons ( 7h de tps total) et la fatigue arrive
Arrêt obligatoire au puy pour admirer la vue à 360°, le « saut de la bergère » et sa légende :
« Alors la bergère avait perdu un de ses moutons et puis elle sauta dans le ravin pensant qu’il était là mais… blablabla », on s’en fout, l’heure tourne ok on trace
Seul endroit où on va croiser des touristes (le canal moyenâgeux des moines, très réputé) on replonge dans la vallée de la Roanne (re 250 m de D-) pour attaquer le dernier gros morceau du parcours, la côte de dampniat (re 280 m de D+)
Le final sera à la hauteur du circuit, un régal, avec des traces encore et toujours, ouvertes ou ré-ouvertes par éric, du fun, du ludique (bien qu’après 8h30 de vtt on ne riait plus bcp cqfd… :-)) le descente sur le moulin du sapinier vaut largement les autres avec ses enfilades et virolo, ses coup de cul et ses dévers : du grand spectacle, le tracer exploite son potentiel
Plongeon ensuite sur « rondadis » commune de Lachapelle aux Brocs (connue des nightclubers pour sa « grange aux loups ») et retour par la route après 68 km de dépaysement
2 mots pour conclure : respect et merci à éric
Un furieux de la trace de cochon, un passionné de la binette et du sécateur, voire de la tronçonneuse, pour un résultat unique dans la région : faire un raid trés typé en corrèze
On finit vidé autour d’un coca et d’un 4 ¼, on charge les vélo et retour st céré, la tête pleine d’images et de sensation
A refaire, c’était du grand VTT en corrèze